Accueil Voix de la terre

Saisons au soleil

«Adieu l’Émile, je t’aimais bien. C’est dur de mourir au printemps, tu sais!», chantait Jacques Brel. On décède en toutes saisons, mais rien n’est plus pénible que de «prendre le train du Bon Dieu» au moment même où l’hiver bat en retraite, au milieu des chants des oiseaux, quand les fleurs éclosent par millions dans les prairies et les jardins. La vie est une maladie dangereuse… La preuve: on finira tous par en mourir! Le plus tard est le mieux, mais hélas, on meurt à tout âge: à nonante ans, telle cette honorable vieille dame endormie pour l’éternité dans son lit; à trente ans, tel ce courageux jeune fermier écrasé sous sa remorque-bétaillère en réparation.

Pour l’une, la mort a ménagé une dernière étape toute en douceur, au terme d’une existence consacrée à l’agriculture, vouée à sa famille ; un ultime palier franchi en paix et dans l’affection de sa nombreuse descendance. Pour l’autre, dans un éclair, les ciseaux du Destin ont tranché le fil de sa vie. C’est dur de mourir au printemps, de laisser derrière lui un vide impossible à combler : une épouse et leur enfant à naître, des proches absolument sidérés, révoltés par ce coup du sort impitoyable. La vieille dame et le jeune homme ont connu tous deux des saisons au soleil, d’...

Article réservé aux abonnés

Accédez à l'intégralité du site et recevez Le Sillon Belge toutes les semaines

Abonnez-vous

Déjà abonné au journal ?

Se connecter ou Activez votre accès numérique
L'info en continu Voir toute l’actualité en continu >

A lire aussi en Voix de la terre

Pour qui? Pourquoi?

Voix de la terre Je ne sais pas vous, mais en ce qui me concerne, je ne sais toujours pas pour qui, ni pourquoi je voterai d’ici un petit mois. Sans doute suis-je un mauvais citoyen, de me sentir aussi peu concerné par la politique ? Et pourtant, je devrais ! L’agriculture est particulièrement tributaire des propositions présentées et débattues dans les hémicycles des parlementaires, des décisions prises dans les cabinets des ministres. Voter pour des gens compétents relève de la plus haute importance, sinon le premier branquignolle venu risque fort de prendre les rênes de nos destinées. Si tu ne viens pas à la politique, celle-ci viendra à toi, fatalement…
Voir plus d'articles