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Voix de la terre

Voix de la terre

Le mythe de la Femme-Araignée

Voix de la terre Ces temps-ci, les bulles sont à la mode. Elles pétillent de tous côtés, en principe sans trop se toucher : bulles familiales, bulles sociales, amicales, sportives, etc. Les bulles sont pourtant fragiles, et très éphémères. Gonflées d’air, elles s’envolent à la moindre brise et éclatent sans rien laisser, ou se rassemblent par milliers en une mousse légère, laquelle retombe trop souvent en un morne liquide, triste comme une larme. Une bulle n’est nullement faite pour vivre seule. De même, notre agriculture n’est pas confinée dans une enveloppe qui l’isole du reste du monde. Elle fait partie du « système alimentaire », « food system » selon sa dénomination la plus moderne. Les termes de « filière » et « chaîne alimentaire », employés naguère dans le langage courant, étaient trop linéaires et n’exprimaient pas l’enroulement sur lui-même de tout un système interconnecté, interdépendant. Alors, dans le nouveau Green Deal, cheval de bataille de l’Union Européenne pour ces prochaines années, le concept « Farm to Fork Strategy » -stratégie de la ferme à la fourchette- entend déployer ce qu’ils appellent un « système » alimentaire harmonieusement interconnecté, solide et résilient, aux myriades de bulles montées en une mousse censément onctueuse, qui ne retombera pas au moindre coup de froid, ou de chaud… En toute logique, notre agriculture devrait être au centre de ce redéploiement, et bénéficier de toutes les attentions. Sera-ce le cas ?
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Un rayon de soleil

Vivant dans l’insouciance, nous croyons que la surconsommation tous azimuts nous procurerait le bonheur. Faisant fi du climat, nous dépensions plus pour nos voyages, notre habillement que pour notre nourriture. Soudain, un minuscule virus est venu nous faire réfléchir tout en nous rappelant ce vieil adage romain « primum vivere ».

Bonne conscience

Difficile de trouver plus sympathique qu’une Miss Météo ! Pétillante, affable, bienveillante… Inoffensive ? Dépourvue de la plus petite capacité de nuisance ? J’en étais persuadé jusqu’il y a peu, jusqu’à cette soirée mémorable où Miss Caroline a conseillé vivement de manger moins de viande, dans le cadre des mesures quotidiennes à prendre pour lutter contre le réchauffement climatique. Et là, j’ai eu mauvaise conscience d’élever des bovins viandeux, tant son affirmation, sucre et miel, était persuasive.

Au bal masqué, ohé ohé

« Pour vivre mieux, vivons cachés ; pour vivre vieux, sortons masqués ! ». Qui l’eût cru voici trois mois à peine ? On trouve aujourd’hui tout à fait normal de se présenter à la caisse d’un magasin ou au guichet d’une banque, le visage caché par un masque ! C’est même devenu obligatoire. Après des semaines de tergiversations et d’annonces contradictoires, nos autorités publiques ont enfin reconnu l’intérêt primordial de porter en public des protections faciales, comme en Asie. Les médecins le recommandaient vivement depuis le début de l’épidémie, mais rien n’est simple en Belgique, quand il s’agit de prendre des décisions politiques : les débats tournent rapidement à la mascarade, pouvoirs spéciaux ou pas. Dans nos gouvernements, c’est carnaval toute l’année, « coronaval » depuis le 1er mars 2020… Cependant, -alléluia ! –, on nous promet, la main sur le cœur, -croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer ! –, un « après corona » avec une revalorisation des métiers essentiels, dont celui d’agriculteur, cela va de soi. « Paroles, paroles, encore des paroles ! » . Au bal masqué du CoViD 19, les politiciens se déguisent tous en Dalida.

Comme des hamsters

De quoi parlerions-nous, si le Covid-19 n’avait pas existé et n’était venu déglinguer notre monde familier, bouleverser nos petites habitudes et susciter chez nous des interrogations inimaginables ? Nos préoccupations seraient tout autres. La sécheresse de mars et avril serait sur les lèvres de tous les fermiers, laquelle a transformé nos prairies et nos champs inondés en boulevards de béton bosselés. Mon épouse causerait sans fin de football, des play-off de la Pro-League et de l’Euro, au lieu d’observer comme un animal étrange prête à la mordre sa vieille machine à coudre, exhumée du grenier pour confectionner des masques de protection… Comme un torchon dégoulinant et crasseux, le coronavirus a salopé, d’un coup d’un seul, notre vie naïvement colorée par nos soucis quotidiens et les banales actualités. Mais sous la couche des misères d’aujourd’hui, le fond des problèmes récurrents est toujours bien présent, en agriculture et partout ailleurs, dans tous les domaines de la vie… Semblable à une immense roue-cage bourrées d’hamsters affairés, notre société a ralenti pour un temps sa course folle. Pour bientôt la reprendre de plus belle ?

Le choix des lecteurs

Corne à virus

La pandémie au Covid-19 a complètement bouleversé nos points de repères. Tous les superlatifs sont bons pour qualifier une situation tout à fait surréaliste, inédite, inconcevable, où il faut se réinventer et s’adapter. Le confinement et la distanciation sociale exacerbent le besoin de contacts, de dialogues, de conversations, et les commentaires fusent dans toutes les directions. C’est une période très riche en émotions, une sorte de laboratoire des pensées où les ressentis des uns et des autres se mélangent et réagissent de manière fascinante. J’ai retenu pour vous quelques témoignages édifiants.

Les paradoxes de l’actualité

Déjà, avant la crise sanitaire, je faisais un peu, beaucoup la grève des médias (sauf agricoles). Trop de remplissage, je trouvais ! Mais alors là, je les salue bien bas. Il faut le faire. N’avoir qu’un seul sujet quand les gens passent, paraît-il, quatre heures par jour en moyenne devant la télé et les tenir en haleine, Chapeau !

Image d’Epinal, solution optimale?

Le mouton fait partie de notre patrimoine culturel: le bon berger et ses brebis, la bergère de Lourdes, jouer à saute-mouton, l’agneau pascal. Nos amis musulmans sont sur la même longueur d’ondes: la fête de l’Aïd, le couscous, etc… Seuls les végans sont sans doute plus réticents. Et pourtant, ce n’est pas notre quotidien de voir de grands troupeaux pâturant tranquillement près de chez nous. Ce sont des clichés qu’on imagine davantage en période de vacances, dans les alpages, ou dans des émissions comme «Echappées belles» ou «Le jardin extraordinaire».

Un métier essentiel

« En avril, ne te déconfine pas d’un fil ! ». Il faut faire gaffe, vraiment gaffe ! Afin de contrer les viles ruses d’un virus vicieux, invisible autant qu’invasif, les pouvoirs publics ont décrété un « Chacun chez soi, et Dieu pour tous ! » particulièrement contraignant. Seules les personnes actives dans des métiers dits « essentiels » sont autorisées à poursuivre leurs activités, moyennant le respect d’un comportement adéquat. Les métiers de la santé, de la sécurité, de l’alimentation, restent sur le pont, forts sollicités en ces temps singuliers. L’agriculture -transparente, inodore, insipide, oubliée, absente des grands débats actuels- fait bien entendu partie de ces professions indispensables à la survie de notre civilisation. Pour nous, rien n’a changé, ce qui étonne beaucoup de gens, stupéfaits de nous voir vaquer à nos besognes, travailler dans les champs, comme si nous n’étions pas du tout au courant du grand désastre actuel !