Évolution de la matière sèche du maïs fourrage: d’importants contrastes de maturité entre les semis de début et fin mai
Pour s’assurer de disposer d’un ensilage de maïs de qualité, il est primordial de ne pas échouer à l’ultime étape qu’est la récolte. Le stade de maturité optimal qui permet de remplir cet objectif se situe entre 32 et 35 % MS.
Choisir le bon moment pour récolter reste souvent une décision difficile tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux. Pourtant, une mauvaise décision peut avoir de très lourdes conséquences sur les performances zootechniques et économiques des élevages.
Afin d’apporter une aide à la décision, le Centre Pilote Maïs a mis en place un réseau d’observation de l’évolution de la maturité du maïs ensilage. Celui-ci compte 53 sites d’observation représentatifs des différentes zones agricoles de haute et moyenne Belgique. La région wallonne a été subdivisée en 7 zones agricoles et chacune des zones est représentée par 4 à 12 sites d’observation selon son importance.
Un relevé hebdomadaire est effectué sur l’ensemble du réseau par les organismes actifs au sein du Centre Pilote Maïs (Carah, Cipf, Opa Ciney, Centre de Michamps et Cpl-Vegemar). Les résultats sont immédiatement consultables sur le site internet des centres pilotes (www.centrespilotes.be).
Une année d’alternance
Les semis de maïs ont été très compliqués en 2023 après des mois de mars et avril très arrosés. Il a généralement fallu attendre la première semaine de mai pour débuter les travaux. Le retour de la pluie a joué les trouble-fête et une seconde et dernière salve de semis s’est déroulée lors de la dernière décade de mai. La pluie s’est arrêtée vers la mi-mai et n’est généralement revenue qu’à la fin juin, souvent sous forme orageuse.
Les plantules ont généralement bien levé mais, par la suite, leur développement a été longtemps bloqué par une sécheresse de surface conjuguée à un vent du nord souvent fort. Les floraisons ont débuté le 10 juillet et se sont étalées très longtemps suite aux différentes dates de semis et à l’important retard de croissance lors des premiers stades de développement.
De véritables perturbations amenant des quantités importantes de pluie ne sont revenues qu’à partir du week-end du 21 juillet. Par contre, la pluie du mois d’août a favorisé le développement des épis.
Les premières récoltes attendues mi-septembre
En ce début du mois de septembre et suite à ces événements climatiques, nous nous retrouvons dans une situation plus classique en ce qui concerne les maturités, surtout par rapport à 2022 qui avait vu des récoltes hyper précoces dès le mois d’août. Par contre, méfiance par rapport au contraste important de maturité qui existe entre les semis de début et de fin mai.
Les régions limoneuses se situent actuellement entre 23 et 28 % de matière sèche pour des semis de début mai. Les excellentes conditions climatiques de cette semaine vont continuer à bien faire progresser la maturité. Il est donc tout à fait probable de récolter des variétés précoces dans ces régions favorables à partir de la mi-septembre.
Toutefois, ce sont surtout des variétés plutôt tardives qui sont implantées préférentiellement dans ces régions. Ces variétés tardives semées début mai se situent pour le moment à 25 % de matière sèche en moyenne. Il s’agira dès lors d’attendre encore trois semaines en conditions climatiques moyennes, soit des récoltes à prévoir à partir de la dernière semaine de septembre.
À noter que des parcelles semées fin mai accusent parfois des retards de maturité allant jusqu’à 10 % de matière sèche, avec des valeurs se situant entre 17 et 19 % de matière sèche actuellement.
En Campine hennuyère, les premiers résultats indiquent une situation légèrement moins favorable pour le moment avec des valeurs entre 22 et 28 % de matière sèche, toutes gammes de précocité confondues.
Suite à ce premier état des lieux plutôt positif, le Centre Pilote Maïs va continuer à suivre attentivement l’évolution de la situation afin de confirmer ou modifier ces premières prévisions de récolte. Il commencera également à effectuer des prélèvements dans les autres régions situées au sud du sillon Sambre-et-Meuse.
le 4 septembre
