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Améliorer le taux de carbone du sol grâce à une nouvelle Maec

Destinée à améliorer le taux de carbone dans les terres agricoles, la Maec « sol » est enfin accessible. Et pour la première fois, la méthode ne se base pas sur un cahier de charges, mais sur les résultats obtenus au terme de l’engagement.

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La matière organique présente dans le sol influence de nombreux facteurs comme le stockage du carbone, la qualité de l’eau, l’activité biologique et la structure. Or, des études récentes ont démontré que l’état de la matière organique des sols agricoles wallons était défavorable à hauteur de 90 % pour les cultures avec, de surcroît, une tendance à la détérioration. C’est pourquoi une nouvelle méthode agro-environnementale et climatique (Maec) a fait son apparition dans la palette d’outils destinés aux agriculteurs, en vue de protéger l’environnement et, dans ce cas-ci, la qualité des sols.

Accessible au plus grand nombre

Cette nouvelle Maec poursuit plusieurs objectifs. D’une part, la préservation de la qualité des sols. D’autre part, l’atténuation du changement climatique avec la réduction des gaz à effets de serre du secteur agricole grâce au maintien, voire à l’augmentation, des stocks de carbone existants. Tant les prairies que les cultures sont donc concernées.

Comme les Maec existantes, celle-ci est volontaire et s’étale sur une durée de cinq ans. Mais contrairement à ses prédécesseuses, elle est orientée résultats. Elle porte d’ailleurs le nom de MR, « méthode aux résultats ».

L’objectif est de récompenser l’agriculteur si le stockage de carbone présent dans ses cultures ou ses prairies est maintenu, voire augmenté, sur les cinq années d’engagement. L’atteinte de cet objectif passe bien entendu par la mise en place de pratiques favorisant le stockage de carbone.

Qui peut s’engager ?

Cette Maec sol ne peut être activée en 2024 que si l’agriculteur s’est préalablement engagé (pour le 15/12/23 au plus tard) dans l’éco-régime « couverture longue de sol ». Elle concerne l’ensemble de l’exploitation et nécessite un engagement de minimum 90 % des surfaces éligibles.

À noter que les parcelles soumises à la BCAE 2 et/ou couvertes par des terres arables ayant été des prairies permanentes au cours des cinq dernières années ne sont pas éligibles à la mesure. Enfin, la surface en terres arables doit être de 30 % minimum.

Une procédure basique

S’il veut s’engager, l’agriculteur signale dans sa déclaration de superficie qu’il souhaite activer la Maec sol. Il y indique les parcelles éligibles qu’il souhaite inscrire dans la mesure. Ensuite, il prend contact, pour le 15 juin au plus tard, avec un des laboratoires provinciaux de Requasud reconnu par l’administration.

Sur base des parcelles éligibles, le laboratoire contacté prélève et réalise une analyse du sol d’un échantillon des parcelles qui permettra de déterminer un indicateur : le rapport entre la teneur en carbone organique total (COT) et la teneur en argile exprimé en pourcent. Celui-ci conduira au classement des parcelles dans une des trois catégories (défavorable, transition ou favorable).

Afin de tenir compte des différents types de sol, des valeurs seuil ont été déterminées en fonction du pourcentage d’argile présent : sol léger (moins de 12 % d’argile), sol moyen (entre 12 et 19 %), sol lourd (supérieur à 19 % d’argile) (tableau 1).

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Cette valeur indicatrice de départ (teneur en carbone organique total sur la teneur en argile), grâce à une nouvelle analyse effectuée au bout des cinq ans d’engagement, permettra de vérifier s’il y a eu amélioration.

Le rapport du laboratoire est transmis à l’agriculteur pour le 30 octobre au plus tard. L’administration reçoit les bilans pour le 30 novembre au plus tard et octroie le paiement de la première année d’engagement au cours de l’année suivante.

Une rémunération surfacique

Le paiement annuel de l’agriculteur au cours des quatre premières années de l’engagement sera basé sur la situation de départ déterminée par l’analyse de sol. Trois situations de départ sont possibles.

Si l’état de la matière organique des parcelles engagées se trouve dans un état défavorable, de transition ou favorable, l’agriculteur perçoit annuellement respectivement 0 €/ha, maximum 80 €/ha et maximum 150 €/ha.

A cela s’ajoute un montant annuel de 100 € par an comme forfait d’analyses de sol.

Au bout des cinq ans, un nouveau bilan sera effectué. Le paiement annuel de l’agriculteur lors de la cinquième année de l’engagement dépendra des résultats de ce second bilan. Par ailleurs, à condition de s’être engagé dans l’éco-régime « couverture longue des sols » durant les cinq années de l’engagement, un bonus pourra être délivré en fonction de la situation finale atteinte.

Si l’état de certaines parcelles a été amélioré entre le premier et le second bilan, l’agriculteur percevra un bonus. Celui-ci s’élève à 200 €/ha pour les nouveaux hectares passés en état de transition et à 280 €/ha pour les nouveaux hectares passés en état favorable.

En revanche, si l’état des parcelles s’est détérioré, la rémunération surfacique de la dernière année n’est pas perçue. De plus, en cas de plus grande ou moyenne dégradation, un remboursement proportionnel des années antérieures sera réclamé à l’agriculteur.

Pour toutes questions relatives à cette Maec, Natagriwal (www.natagriwal.be) se tient à votre disposition.

D’après Natagriwal

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