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Un vent de solidarité sur la famille de la terre

La semaine dernière, le monde agricole s’est embrasé de colère mais aussi de beaucoup d’unité. C’est assez rare pour le souligner et j’ai envie de m’en réjouir, à défaut de ne pas (encore !) pouvoir nous délecter d’avancées concrètes dans les demandes exposées par les agriculteurs.

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De l’unité d’abord dans nos rangs ! Les jeunes agriculteurs ont amené un vent de solidarité agricole qu’on avait plus vu se lever depuis longtemps et cela fait un bien fou. Les paysans n’étaient pas tous là pour les mêmes raisons ou revendications mais, n’en déplaise aux technocrates ou professeurs d’université qui aiment nous diviser et nous stigmatiser, ils étaient là pour partager une même valeur agricole. Une valeur qui palpite au creux de chacun d’entre eux depuis l’enfance et les pousse inévitablement vers ce métier alors qu’ils savent pertinemment qu’ils ne choisissent pas la facilité. On appartient tous à la même famille, celle de la terre. Et, comme dans toute bonne famille qui se respecte, on peut s’en prendre les uns aux autres mais, touchez à l’un de ses membres et c’est toute la horde qui débarque. Pour une fois, j’ai vu toutes les spéculations et tous les types d’agriculture s’entraider au lieu de se critiquer. J’ai vu des jeunes prendre la main et confiance en eux. J’ai vu des agricultrices considérées. J’ai vu des entrepreneurs et concessionnaires prêter main-forte à leurs clients. J’ai vu des grands-pères venir soutenir leurs petits-enfants. J’ai vu des communes derrière leur population agricole… Et, j’ai même vu des forces de l’ordre et des consommateurs compatissants !

Et de fait, du soutien, il y en avait aussi de la part des consommateurs qui semblent avoir (re)découvert la complexité de notre métier au travers de ces actions et, ça aussi, ça met du baume au cœur. Appuyons-nous sur cette douce solidarité pour continuer à nous faire entendre de manière constructive.

Delphine Jaunard

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Voix de la terre Il n’aura fallu que cinq jours ! Lundi matin, l’énorme vieille ferme dressait encore ses murs orgueilleux au milieu du village, défiant le temps et les saisons depuis trois cents ans. Vendredi soir, elle n’était plus là, tout simplement ! Disparue, envolée, comme si elle n’avait jamais existé. Un bulldozer, deux pelleteuses, ainsi qu’une noria de très gros tracteurs attelés de bennes, ont tout rasé et enlevé en quelques dizaines d’heures. Sur le terre-plein ainsi dégagé, sera bientôt construit un complexe de vingt appartements. L’un après l’autre, les derniers témoins de la vie agricole d’autrefois disparaissent des paysages intérieurs de nos localités.
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